« Couper la pression, déconnecter du jugement.
Et si j’arrêtais de me flageller, de me reprocher le moindre écart,
d’avoir simplement voulu être moi-même ?
Allez, je m’offre un moment de douceur. J’arrête de me contraindre à des actions
et des comportements où je ne fais que me nier.
Ô, c’est bien normal, les autres m’ont niée,
alors je continue fidèlement.
C’est tellement plus confortable.
Confortable mais si rude… Alors que je pense me faire du bien,
je ne fais que m’imposer la souffrance.
D’ailleurs, je ne suis pas la seule à rester sourde aux signaux de mon âme.
Avec son langage, elle nous avertit pourtant.
D’abord par une sensation de fatigue, de lassitude ou un point dans le ventre,
mais à ne point tendre l’oreille, cela peut aller jusqu’au point de non-retour…
Comment pouvons-nous nous détester autant ?
Tellement habitués à nous résister que nous ne savons même pas que nous luttons.
Pourquoi cette torture ?
S’écouter est le premier palier de la douceur.
J’ai envie de retrouver l’extrême simplicité d’être moi-même, dégagée de mes oripeaux
qui me coupent des autres et de moi-même. Fissurer l’armure, détruire les boîtes.
Recréer le lien. Réapprendre la sincérité.
Alors je m’allonge dans l’herbe, je tends le visage au soleil,
j’accueille l’autre dans son authenticité
et j’honore ma propre vulnérabilité,
je suis mes envies et mes pulsions sans les juger.
Je laisse pleurer la petite fille en moi
qui s’est sentie niée et qui s’est niée elle-même.
C’est un chemin de rééducation.
Ne plus avoir peur d’être touchée par l’autre et d’être envahie par ses états d’âme.
Lâcher les discours intérieurs destructeurs,
oublier les rôles qui font que je vis la vie des autres et pas la mienne.
Regarder avec compassion tout le mal que j’ai fait avant, et encore avant.
Regarder avec bienveillance mes faiblesses, mes manquements, mes parts d’ombre.
Me pardonner pour cette dureté auto-infligée.
Tellement insupportable, tellement débordante qu’il fallait la projeter
sur l’autre pour me soulager et éviter de la regarder en face.
Je vous demande pardon !
Dehors, il y a du soleil, je sors errer sans but.
Je prends un rendez-vous pour m’offrir la douceur des mains d’une autre.
Et si la douceur était bien plus qu’un moment ?
Et si elle redevenait ma nature ?
Regarder avec les yeux de la compassion plutôt que ceux du jugement.
Aimer avec le cœur plutôt qu’avec la tête.
Traverser mes émotions au lieu de les renier.
Décider avec mes tripes plutôt qu’avec mon mental.
Dire ma vérité plutôt que donner le change.
Tendre la main au lieu de stopper le geste.
Oser l’étreinte plutôt que contrarier l’élan.
Dorénavant, je m’observerai pour déjouer les mécanismes
qui me rendent machine plutôt qu’humaine,
qui me rendent dure plutôt que douce et accueillante.
J’ambitionne la douce fermeté, la douce puissance,
la douce exigence, la douce autorité.
Vis à vis de moi comme vis à vis de l’autre.
Moi n’allant pas sans l’autre.
Douceur d’être, douceur de vivre. Douceur à vivre. »
Cécile ☀️
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